Les Ambassadeurs sont en librairie et Laurent et moi à Ancenis

Les Ambassadeurs sont en librairie à partir d’aujourd’hui, aux éditions Jungle.

Ruez-vous sur ce roman graphique qui tente de remettre l’être humain à sa place.

Il est disponible chez votre détaillant préféré, s’il est indépendant c’est encore mieux, et aussi dans ma librairie, La Librairie de Benoît.

Et retrouvez-nous tous les deux, Laurent Richard et moi, c’est assez rare, à Ancenis pour le salon Ancenis BD ce week-end, les 25 et 26 mars.

Il y aura du beau monde en bord de Loire pour ce festival à taille humaine, notamment Olivier Supiot et Pascal Rabaté.

Quelque part en Bretagne, le quotidien de Malika, Valentine, Hugo, Tom et Alex est bouleversé un matin, peu après le passage d’une tempête. Ils vont subir une transformation physique étrange et pour eux, la vie ne sera plus jamais comme avant… Une mission de taille leur a été confiée, ils seront désormais les ambassadeurs de la nature. Quelles seront les réactions de leur entourage ? Réussiront-ils à faire évoluer les mentalités ?

Du 1er au 20 mars, les Ambassadeurs pointent leur nez

Du 1er au 20 mars, commandez un exemplaire des Ambassadeurs dans ma librairie et recevez l’album le jour de sa sortie, le 23 mars, chez vous.

La librairie de Benoît, c’est ici.

Quelque part en Bretagne, le quotidien de Malika, Valentine, Hugo, Tom et Alex est bouleversé un matin, peu après le passage d’une tempête. Ils vont subir une transformation physique étrange et pour eux, la vie ne sera plus jamais comme avant… Une mission de taille leur a été confiée, ils seront désormais les ambassadeurs de la nature. Quelles seront les réactions de leur entourage ? Réussiront-ils à faire évoluer les mentalités ?

Une bande dessinée publiée aux éditions Jungle : sortie en librairie le 23 mars.

Les 50 premiers acheteurs recevront avec leur commande un ex-libris en tirage limité, numéroté et signé par Laurent Richard et moi-même.

Hâtez-vous, il n’y aura pas d’ex-libris pour tout le monde !

Ce magnifique tirage en risographie est imprimé par nos amis de Sandwich éditions.

Bientôt Les Ambassadeurs

J’ai évoqué souvent, ici, le projet de roman graphique qui nous occupait ces derniers mois avec Laurent Richard. Les ultimes retouches viennent d’être réalisées et les fichiers envoyés chez l’imprimeur.

Les Ambassadeurs sortira en librairie le 23 mars prochain aux éditions Jungle.

Nous sommes très heureux avec Laurent d’avoir mené cette aventure au bout. Hâte, comme chaque fois, d’avoir le livre entre les mains.

J’espère que vous aurez autant de plaisir à le découvrir que nous avons eu de plaisir à travailler sur le sujet de la place de l’être humain dans un monde qu’il pense complètement dédié à sa toute petite personne…

Quelque part en Bretagne, le quotidien de Malika, Valentine, Hugo, Tom et Alex est bouleversé un matin, peu après le passage d’une tempête. Ils vont subir une transformation physique étrange et pour eux, la vie ne sera plus jamais comme avant… Une mission de taille leur a été confiée, ils seront désormais les ambassadeurs de la nature. Quelles seront les réactions de leur entourage ? Réussiront-ils à faire évaluer les mentalités ?

Les Ambassadeurs véhicule un propos qui permet de nous penser enfin comme appartenant à un tout avec lequel nous devons nous réconcilier.

Nous avons retenu la thématique de la métamorphose afin d’évoquer ce que pourrait, devrait être la place de l’être humain dans son environnement, avec l’intention d’envisager tout cela positivement, dynamiquement, comme le fait par exemple le philosophe Baptiste Morizot dans ses écrits. Pas d’ambiance de fin du monde ici, pas de dystopie. Les héros sont combatifs et nous avons travaillé à rester constructifs pour imaginer un futur vivable.

Dans cette histoire, on pourrait évoquer un anthropomorphisme à l’envers. Non des animaux humanisés mais bien des humains animalisés, ré-ensauvagés, prenant conscience de l’importance de leurs frères et sœurs non-humains.

Grâce à la métamorphose, on évoque aussi bien la thématique de l’évolution que celle des mutations, des mutants. On raccroche alors un univers proche de celui du comics et des X-Men mais on privilégie un décor rural actuel dans l’Hexagone.

2023 Bonne année !

Je vous souhaite à toutes et tous une très belle année. Qu’elle vous soit faste !

Ici, on travaille toujours beaucoup au développement de ce nouvel espace de vente en circuit court que j’ai déjà évoqué ici. Allez faire un tour dans La librairie de Benoît et parlez-en autour de vous.

Illustration : Laurent Richard

Après une grosse mise à jour, vous trouverez désormais dans ma librairie 70 des 80 livres que j’ai publiés en un peu plus de 20 ans… J’ai tout bien rangé, dans différents rayons.

Des nouveautés, bien entendu, mais aussi des livres plus anciens, que les libraires n’ont plus dans leurs rayons depuis belle lurette, et même certains livres épuisés. Hâtez-vous ! Notamment pour ces derniers, les stocks sont parfois très limités.

En achetant sur ce site, vous privilégiez le circuit court et rémunérez plus directement le producteur du texte, c’est-à-dire l’auteur.

Ma librairie

Juste sous la photo de ma pomme, à droite dans les menus, vous avez vu apparaître récemment un nouvel onglet nommé Ma librairie. Ce dernier vous mènera directement… dans ma librairie.

Image : Laurent Richard

Vous arriverez dans un lieu unique et un brin inédit je pense… Soyez les bienvenus. Une librairie d’auteur.

Une librairie d’auteur, c’est quoi ?

Après avoir publié près de 80 livres, notamment en littérature jeunesse, chez de nombreux éditeurs de référence, j’ai décidé de créer mon propre espace de vente, afin de me rapprocher de mes lecteurices.

Vous trouverez ici une petite partie de mes livres disponibles (éditions La Cabane Bleue, Hygée éditions, La maison est en carton et d’autres éditeurs à venir) ainsi que la production de Benoît Broyart éditeur qui comprend des rééditions de certains de mes titres et les titres de quelques auteurices qui me sont chers.

En achetant sur ce site, vous privilégiez le circuit court du livre et rémunérez plus directement le producteur, c’est-à-dire ma pomme.

Pour toute commande (hors fichiers audio), les frais d’expédition forfaitaires s’élèvent à 3 euros.

Dédicace possible. Il vous suffit de l’indiquer lors de votre commande.

Merci pour vos partages !

Pour une nouvelle chaîne du livre !

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me faut prendre quelques précautions. Rappeler surtout qu’ici je ne cherche pas à épingler telle ou telle maison d’édition, ou à faire l’apologie des petits éditeurs qui seraient plus vertueux que les gros. Je connais de grandes maisons fabuleuses et de petites maisons pleines d’escrocs.

C’est bien le système que je condamne, ici avec l’idée de ne pas rester dans la plainte stérile mais bien de prendre le taureau par les cornes pour trouver les moyens de faire autrement. Comment créer des contenus, les imprimer et les amener jusqu’à leurs lecteurices, en veillant à respecter quelques principes, notamment la juste rémunération de chacune et chacun, et l’impact écologique de nos joyeuses gesticulations.

Après une vingtaine d’années de pratique en tant qu’auteur et une expérience dans certains autres domaines de la sacro-sainte chaîne du livre (DUT Métiers du livre, expérience d’employé de librairie, micro-activité éditoriale), il me semble avoir une assez bonne connaissance du secteur. Je fais également partie, depuis quelques années, du Comité consultatif de Livre et Lecture en Bretagne, comité de professionnels du livre œuvrant entre autres pour une meilleure connaissance interprofessionnelle, très bel espace de réflexion et d’expérimentation.

Je m’aperçois que nous sommes sans doute au bout de certaines pratiques et finalement, même si nous risquons de passer par des moments douloureux, cela nous laisse de belles raisons de nous réjouir. Hyper-concentration, surproduction, accélération des rotations sur les tables des libraires, un moment déjà que le système a montré ses limites. Si l’on ajoute à cela la hausse du prix des matières premières, notamment du papier, celle du coût des transports… il semble difficile d’envisager l’avenir dans un tel système avec beaucoup d’optimisme.

Un des maillons de la chaîne du livre interroge depuis longtemps les autres acteurices de cet osbcur biotope. La partie diffusion-distribution, qui englobe la promotion des nouveautés et le transport des livres jusqu’aux librairies. Incontournable ou presque (il est très difficile de percer pour une maison d’édition ne possédant pas de diffuseur), on a d’un côté des éditeurs qui courtisent des diffuseurs afin d’être accueillis dans leur catalogue. Hachette et Interforum, mastodontes de la diffusion, possèdent des dizaines de maisons dans leur catalogue. Il est difficile voire impossible de diffuser correctement chacune d’entre elles. De l’autre côté, on a des libraires qui, s’ils recevaient avant la visite de représentants, se voient dorénavant contraints pour certainds de compulser d’immenses catalogues pour faire leur choix. L’éditeur paie finalement souvent pour un service qu’on lui rend mal ou pas, et le libraire, à l’autre bout, fait parfois le travail du diffuseur. J’oubliais de préciser… c’est le diffuseur qui décide du pourcentage qu’il accorde au libraire, fonction du chiffre d’affaires de ce dernier. Pour faire court et moins technique, disons que ce sont ces structures qui font la pluie et le beau temps dans nos professions. Oui parce qu’au bout du bout de la chaîne, il y a les auteurices, et qu’on nous considère depuis longtemps (pas toujours hein) comme la seule variable d’ajustement envisageable.

Les grosses structures de diffusion-distribution sont liées à des grands groupes d’édition. Ah oui, sans blague, quelle surprise ! En France, les libraires accueillent les nouveautés dans leur boutique. Ils les paient et ont la possibilité de les retourner au diffuseur pendant un an. Pendant ce temps-là, les diffuseurs-distributeurs immobilisent la trésorerie des libraires et font travailler leur argent. C’est le propre du système capitaliste. Un tout petit nombre de personnes se font un maximum de profit sur le dos d’un grand nombre de gens qui travaillent pour pas grand-chose. Le système est bien rôdé. L’objectif du diffuseur est bien de placer un maximum d’exemplaires sur les tables des libraires, d’être présent au détriment des autres.

Un exemple concret pour illustrer mon propos. J’ai publié le premier tome d’une série de bande-dessinée en août 2021. Tirage annoncé par l’éditeur, l’équipe commerciale étant très confiante, 7 000 exemplaires. Mise en place de la nouveauté en librairie, 6 000 exemplaires. Le jour de la sortie, il en reste donc 1 000 exemplaires en stock. Si le succès est au rendez-vous, c’est-à-dire un succès rapide (en quelques semaines seulement, l’avenir d’un livre se joue), il va falloir que les libraires puissent faire un réassort (réapprovisionnement). On ne peut pas se permettre d’être en rupture sur une nouveauté. Donc l’éditeur lance une réimpression de 3 000 exemplaires. Finalement… le succès n’est pas au rendez-vous, enfin pas autant qu’on le souhaiterait, ou pas assez rapidement. Les libraires font pas mal de retours au bout de quelques mois. Les ventes effectives sont au bout d’un an de 3 000 exemplaires et les retours de 4 000 exemplaires. Sachant que tous les retours sont pilonnés, détruits… Ayant quelques principes écologiques, je n’ai vraiment plus envie d’alimenter cette machine. Dans cet exemple, le seul bénéficiaire est la structure de diffusion.

Il est temps que tout cela cesse. Voilà pourquoi j’expérimente depuis quelques mois, années, de nouvelles pistes. Et je suis bien décidé à en défricher de nouvelles avec mes nombreux collègues auteurices, éditeurices, libraires.

D’abord collaborer avec certaines maisons d’édition qui ne travaillent pas ainsi… c’est sans doute un début de solution. Les éditions de la Cabane bleue, avec lesquelles j’ai réalisé 7 livres pour le moment participent de ce beau mouvement de renouveau. Curieusement, Sarah et Angela, les éditrices, ont choisi de ne pas avoir de structure de diffusion. Et à l’autre bout de la chaîne, côté auteur, je me vois correctement rémunéré.

Ensuite, développer une structure d’édition de mon côté. Et dans cette dernière, rééditer des contenus (en jeunesse) dont j’ai récupéré les droits, parfois sous de nouvelles formes (livres audio, poche). Puisqu’il s’agit de rééditions, je remets en valeur des contenus qui ont déjà été validés par des maisons d’édition. J’évite par-là, je pense, certains écueils de l’auto-édition. Je ne m’interdis pas non plus d’éditer des coups de cœur, d’autres auteurices. Voilà le sens de Benoît Broyart éditeur.

Pour ces livres, j’ai deux canaux de vente. Je travaille avec un réseau de libraires, souvent indépendants, en diffusion-distribution directe donc. Je propose aussi un espace de vente sur le Net, une librairie virtuelle, La librairie de Benoît. En achetant sur ce site (www.lalibrairedebenoit.fr), vous privilégiez le circuit court du livre en rémunérant directement le producteur, donc l’auteur le plus souvent ici…

Réveillons-nous ! Imaginons d’autres possibles !

Ouverture de la librairie de Benoît

Après quelques semaines de travail et avec l’aide précieuse de ma compagne, qu’elle en soit remerciée, j’ai le grand plaisir de vous annoncer la naissance d’un nouvel espace de vente, bien plus accueillant que le précédent.

Dans le menu de ce site, il vous suffit de cliquer sur La librairie de Benoît ou de cliquer ici et hop, vous serez télétransporté à vitesse grand V dans ma boutique qui privilégie le circuit court.

Vous trouverez dans ce nouvel espace les productions de Benoît Broyart éditeur mais aussi des rééditions et quelques-uns de mes pas de côté effectués avec d’autres auteurices.

Deux nouveautés que j’ai déjà évoquées par ici…

Mes trois livres audio…

Et quelques autres petites merveilles… que je vous laisse découvrir.

Noël approche… Livraison rapide assurée !

Bruce et Jean-Marcel bientôt de retour

Après quelques années d’absence, j’ai beaucoup de plaisir à vous annoncer que Bruce et Jean-Marcel, nos deux amis férus de potager au naturel, seront bientôt de retour en librairie.

Les carottes sont cuites et La fin des haricots, conçus avec l’ami Laurent Richard, reviennent en effet le 8 novembre en force et en poche !

Les deux pitchs, en espérant vous mettre l’eau à la bouche :

Les carottes sont cuites : Les carottes, c’est leur truc, leur passion. Crues, cuites, râpées, en rondelles, en purée ou en soupe. En gratin, en tarte ou en tourte. Le problème ? L’un est un jardinier consciencieux quand l’autre joue double jeu !

La fin des haricots : Jean-Marcel et son acolyte, le lapin jardinier, sont aux petits soins pour leur potager 100 % naturel. Leur réputation a dépassé le marché local et des extraterrestres mangeurs de haricots verts réclament maintenant leurs conseils…

Ces livres, à déguster à partir de 3 ans, sont garantis sans pesticides ni engrais de synthèse et imprimés en Bretagne.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, eh bien vous aurez droit en 2023, au même format, au troisième et dernier volet de cette aventure, resté jusqu’à présent inédit, La cerise sur le gâteau, dans lequel… ça non par contre, vous le saurez plus tard.

Tu seras où où où où où ?

Un petit point agenda si vous avez envie de savoir où vous pourrez me trouver ces prochains mois…

Le 25 septembre, je participerai à la 13e édition du Festilivres de Juvardeil (49), pas très loin d’Angers.

Les 7, 8 et 9 octobre, je partirai loin de chez moi près de Cannes (06) avec Les éditions La Cabane bleue, pour rejoindre le fabuleux Festival du livre de Mouans-Sartoux. Très belle affiche réalisée par Camille Nicolazzi.

Le 21 octobre, j’aurai l’immense plaisir de partager le plateau avec Arthur Broyart (à la guitare) et Laurent Richard (dessin) pour une lecture dessinée et musicale autour de l’univers d’Antonin Artaud. Ce sera à la médiathèque de Redon (35) à 20h, dans le cadre des semaines d’information sur la santé mentale. Spectacle gratuit.

Et le dimanche 26 novembre, je serai au Salon du livre jeunesse du Pays de Lorient (56) avec grand plaisir.

En espérant vous voir ici ou là.

Dr Jekyll, Mr. Hyde et moi

En 2016, répondant à l’invitation de Séverine Vidal et Manu Causse, j’ai participé au recueil 16 nuances de première fois (paru aux éditions Eyrolles en 2017) consacré… aux premières fois. Je ne sais pas si ce recueil destiné aux ados est toujours disponible. En tout cas, vous trouverez ci-après ma contribution, Dr Jekyll, Mr. Hyde et moi. Bonne lecture.

« La chair est triste, hélas ! Et j’ai lu tous les livres. » Je n’arrête pas de penser à ce vers de Mallarmé que la prof nous a lu en classe. Tous des loosers, les poètes. Enfin, la plupart, c’est certain. Des exemples, on en trouve des tonnes, chez Baudelaire, Desnos. Tous démontés à l’idée d’adresser la parole à la femme de leur vie ! Heureusement, c’est mieux pour certains : Aragon dingue d’Elsa ou Apollinaire déclarant sa flamme à Lou :

« Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de Barbarie

Hanches fruits confits je les aime ma chérie. »

« La chair est triste, hélas ! » et tous les livres, je suis loin de les avoir lus. Même si on me prend pour un intello. Heureusement que je n’ai pas de lunettes.

Ma première fois, ce sera comme dans les livres. Comme dans les poèmes quand ça marche. Je suivrai alors les pas d’Aragon ou d’Apollinaire. Les seins qu’on croque comme des figues, les hanches aussi… et les fruits confits. Pour l’instant, je ne fais pas un seul pas vers Julie. J’ai peur du râteau. Je suis quand même sur la liste des invités pour sa fête. Max pense que j’ai de la chance et il a raison. Il aimerait être à ma place. Je ne suis pas le seul invité mais tout n’est pas perdu d’avance avec Julie. J’ai mes chances ? Rien n’existe vraiment entre nous. C’est juste le début d’un film que je me fais tout seul à mon avis. Quand Julie m’a tendu l’invitation pour sa soirée, j’ai eu super chaud. Les oreilles rouges. Je lui ai fait un sourire de débile. Et j’ai pué la sueur tout le reste de la journée.

Ma première fois comme dans les poèmes, bien sûr… Et d’un autre côté, ces derniers temps, à la moindre occasion, je ne pense pas à Julie du tout. Ou pas seulement. C’est confus. Mr. Hyde se réveille. En bas de mon ventre. Je ferme la porte de ma chambre. Je me précipite sur mon portable, je me cale sur un site bien hard et je sors mon paquet de Kleenex. C’est de pire en pire. J’ai honte de le dire, mais parfois j’en suis réduit à ça plusieurs fois par jour. Je me dégoûte à un point ! Les poètes, il y a cent cinquante ans, ils faisaient comment ? Parce qu’à leur époque Internet n’existait pas. Les mouchoirs en papier non plus mais bon… Des films, il suffit de fermer les yeux pour s’en faire. Oui, mais la différence, c’est peut-être les images qu’on balance aujourd’hui. À leur époque, c’était sûrement moins trash. Aucun type pour répéter des « Tu aimes ça, hein ? Tu aimes ça, hein ? Tu aimes ça, hein? ». C’est pas des mots de poètes. Je dois faire quoi de tout ce qui m’arrive ? Et dans la vraie vie, faire l’amour, c’est comment ?

Je crois que j’ai un gros problème d’hormones. Le bas de mon ventre est comme un volcan en suractivité du matin au soir. Il a envie d’exploser en permanence. Les hormones, c’est M. Nicrot, mon prof de sport, qui m’a mis sur la voie. Quand on s’échauffe, il tient à ce que ça dure longtemps. Il n’y a pas de secret. Si on ne veut pas se fouler quelque chose. Au début de l’année, il y en avait toujours un pour lancer une vanne à ce moment-là : « Plus c’est long, plus c’est bon. » Alors qu’il prend ça au sérieux, M. Nicrot, les échauffements. Il a trouvé un truc imparable pour que les gros lourds ne l’ouvrent plus. Il a regardé la classe en disant : « Ça leur passera, c’est les hormones. » L’effet a été miraculeux. Du jour au lendemain, plus personne ne l’a ramenée. Quand on s’échauffe en sport, maintenant, on entend toutes les mouches voler. Finalement, ça m’arrange bien. J’ai un peu moins honte du Mr. Hyde qui prend parfois possession de mon corps. Un peu moins honte de celui qui se précipite sur le portable, ou du même qui a la langue pendante quand la prof de maths met son chemisier blanc. On voit le bout de ses seins pointer à travers. Pas facile tous les jours, quand même.

La fête de Julie, c’est ce soir. Je me prépare devant le miroir. Sweat et tee-shirt noirs, jean noir, Docs noires. La tenue du parfait corbeau ténébreux. Celle de Rimbaud, Baudelaire sans doute. Celle des tristes et des révoltés. Celle du Maldoror de Lautréamont.

Quand j’arrive chez Julie, ce n’est pas elle qui m’ouvre la porte. C’est Carole, sa grande sœur. Où est passée Julie ? Je l’aperçois bientôt et je pense illico que ma soirée est ruinée. Elle discute avec un type que je n’ai jamais vu. Il est très près d’elle. J’ai envie de tout planter là. J’ai le seum. Mais je me glisse finalement parmi les invités. Tant pis pour Julie. Je me suis sans doute monté la tête. Je me trouve une ou deux connaissances avec lesquelles je peux engager des conversations. Je passe le temps. La plupart des filles ont mis des tenues hyper moulantes. Mais de toute façon, même un pull informe me paraîtrait sexy. Certaines me regardent parfois. Je sens alors Hyde qui frappe à la porte de mon cerveau. Je lutte pour que les figues et les fruits confits des poètes ne disparaissent pas complètement. Je suis un être de désir mais un être civilisé.

Et dix minutes plus tard, tout bascule. Carole s’approche de moi. Je me demande ce qu’elle fait là, au milieu d’ados qui ont tous deux ans de moins qu’elle. Elle me sourit.

– On s’est déjà vus, non ?

J’ai presque le réflexe de regarder derrière moi pour voir si elle ne s’adresse pas à quelqu’un d’autre. Je réponds à sa question par une pauvre vanne.

– Oui, il y a un quart d’heure. C’est toi qui m’as ouvert la porte.

J’ai la sensation de rêver. Carole est en train de m’allumer. Je pense « C’est quoi ce drôle de plan ? » J’ai peur de tomber de haut et de me payer la honte de ma vie. J’essaie de me rattraper.

– Je déconne. Oui, sûrement au lycée. Quand tu viens chercher Julie en voiture.

Carole m’impressionne. Même plus que ça. Elle a des jambes à n’en plus finir. Mr. Hyde, couché s’il te plaît, allez ! Apparemment, mon sens de l’humour douteux ne lui déplaît pas. Elle poursuit.

– Je t’offre un verre.

Je ne sais pas quelle attitude adopter, alors je me laisse faire. J’ai super envie de l’embrasser. Et si elle me propose d’aller plus loin avec elle, je fais quoi ? Puisque j’en crève, parfois, de ce problème d’hormones…

En fait, je vais me réveiller et dégringoler à la cave. Plus bas même. Certains copains de Julie ont proposé à la grande sœur de me chauffer comme ça, pour voir. C’est quoi la réaction d’un intello ? Elle va me dire dans cinq minutes : « Mais tu y as vraiment cru ? » Elle va ricaner et je ne saurai plus où me mettre.

Carole revient du bar, deux verres dans les mains. Elle m’en tend un. On s’assoit sur le canapé. Je suis pétrifié. En même temps, forcément, j’ai les hormones qui travaillent, le bas du ventre qui commence à bouillir, la sensation que si elle me frôle, je vais exploser.

Autour de nous, les autres ne font pas attention. Comme si on avait disparu. Je la sens de plus en plus proche de moi. Sa cuisse touche la mienne. Et là, je n’ai bientôt plus aucun doute. Et je m’en fous d’ailleurs. Elle vient de me prendre la main. Qu’est-ce qui lui plaît chez moi ? Mon costume de corbeau ? Le côté mystérieux que je cultive.

Ni Jekyll ni Hyde ne sont plus avec moi. Envolés ces deux-là. Qu’est-ce qui reste ? Juste une vague de désir, forte et irrépressible. Quelque chose que je ne connaissais pas. J’hésite. Je devrais partir je crois. Ma première fois, je ne l’imaginais pas comme ça. En même temps, Carole est contre moi. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je ne pense à rien de chelou. Les images du Net sont loin. Il y a son sourire, ses lèvres rouges, son visage. Elle vient de m’embrasser. J’ai senti ses seins contre ma poitrine.

Quelques minutes plus tard, elle me prend par la main et elle m’entraîne loin du salon. Je continue de rêver. Carole m’emmène dans sa chambre. J’ai peur. Je risque d’être pitoyable. Je n’ai jamais vu une fille nue en vrai.

On est bientôt rien que tous les deux. Elle a refermé la porte derrière nous. Je n’ai pas le temps de réfléchir. Carole me tourne le dos et se déshabille avant de se glisser dans le lit.

– Tu viens ?

Elle dit ça naturellement. Je ne l’ai jamais fait. Je ne suis pas prêt. Je ne dis rien parce qu’autrement j’alignerais les banalités et je passerais pour un crétin. Je me retourne et je me déshabille. Je m’approche du lit. Je me sens vraiment débile avec mon truc tout gonflé qui me précède. C’est impossible à cacher, tout le désir que j’ai pour elle. Carole m’attend. Elle ouvre la couette et, l’instant d’après, je suis contre elle. Depuis le début, elle a le contrôle de la situation et je me sens tellement naze que je ne sais pas quoi faire. Mon sexe est dur contre sa jambe. On s’embrasse. Sa bouche a un goût extraordinaire. Le goût d’un fruit qui n’existe pas. Des baisers, j’en ai donné. Mais là, j’ai un corps de femme dans les bras. Une peau qui n’est pas la mienne contre la mienne. Avec ma main, je caresse le bout d’un de ses seins. La pointe se dresse. Je crois qu’elle apprécie. Elle vient de fermer les yeux. J’ai les images du Net qui reviennent polluer ma tête. Là, elle devrait déjà me dire des choses salaces et elle s’apprêterait à me faire une fellation. Oui, mais je suis sûr que ça ne se passera pas comme ça.

Carole s’est redressée. Elle a pris un préservatif dans une boîte sur sa table de chevet. Elle me le tend. J’en déduis que c’est le moment. Je déchire la pochette, j’enfile la capote et je le glisse sur elle. Carole me dit :

– Pas si vite, s’il te plaît. J’ai envie que tu me caresses.

Je crois qu’elle sait, Carole, que c’est ma première fois. Elle prend ma main et la pose entre ses cuisses. Elle me guide pour que je la touche au bon endroit. En haut de son sexe. Ses lèvres sont humides et chaudes. Douces. J’entends son souffle accélérer. Je n’ose pas appuyer. Je tourne un peu maladroitement d’abord puis, sous mes doigts, je sens son clitoris qui grandit. Quelques minutes encore à la caresser et j’entre en elle. J’aimerais qu’on reste des heures comme ça mais je jouis rapidement. Carole ne dit rien. Je suis si bien. Là. Rien d’autre. Peau contre peau. J’aimerais mourir mourir maintenant. Elle me retient longtemps dans ses bras.

J’ai fait l’amour. Je n’ai pas honte. La chair n’est pas triste. C’était bon. Je sais que Carole et moi, ça va s’arrêter là. Juste le désir à un moment. Quelque chose d’énorme qui monte. Une grande vague. Nos deux corps pour une seule fois. Carole. Ma première fois.

Je me rhabille et je sors bientôt de la chambre. Je suis incapable de lui parler. Je quitte la fête aussi. Je n’ai pas la tête à m’amuser. Je me sens un peu bizarre. J’ai besoin de marcher longtemps dans la nuit. J’ai envie de pleurer presque. J’ai envie de me perdre, de ne plus jamais rentrer à la maison. Juste marcher longtemps dans la nuit.

p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120% } « La chair est triste, hélas ! Et j’ai lu tous les livres. » Je n’arrête pas de penser à ce vers de Mallarmé que la prof nous a lu en classe. Tous des loosers, les poètes. Enfin, la plupart, c’est certain. Des exemples, on en trouve des tonnes, chez Baudelaire, Desnos. Tous démontés à l’idée d’adresser la parole à la femme de leur vie ! Heureusement, c’est mieux pour certains : Aragon dingue d’Elsa ou Apollinaire déclarant sa flamme à Lou : « Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de Barbarie Hanches fruits confits je les aime ma chérie. » « La chair est triste, hélas ! » et tous les livres, je suis loin de les avoir lus. Même si on me prend pour un intello. Heureusement que je n’ai pas de lunettes. Ma première fois, ce sera comme dans les livres. Comme dans les poèmes quand ça marche. Je suivrai alors les pas d’Aragon ou d’Apollinaire. Les seins qu’on croque comme des figues, les hanches aussi… et les fruit confits. Pour l’instant, je ne fais pas un seul pas vers Julie. J’ai peur du râteau. Je suis quand même sur la liste des invités pour sa fête. Max pense que j’ai de la chance et il a raison. Il aimerait être à ma place. Je ne suis pas le seul invité mais tout n’est pas perdu d’avance avec Julie. J’ai mes chances ? Rien n’existe vraiment entre nous. C’est juste le début d’un film que je me fais tout seul à mon avis. Quand Julie m’a tendu l’invitation pour sa soirée, j’ai eu super chaud. Les oreilles rouges. Je lui ai fait un sourire de débile. Et j’ai pué la sueur tout le reste de la journée. Ma première fois comme dans les poèmes, bien sûr… Et d’un autre côté, ces derniers temps, à la moindre occasion, je ne pense pas à Julie du tout. Ou pas seulement. C’est confus. Mr. Hyde se réveille. En bas de mon ventre. Je ferme la porte de ma chambre. Je me précipite sur mon portable, je me cale sur un site bien hard et je sors mon paquet de Kleenex. C’est de pire en pire. J’ai honte de le dire, mais parfois j’en suis réduit à ça plusieurs fois par jour. Je me dégoûte à un point ! Les poètes, il y a cent cinquante ans, ils faisaient comment ? Parce qu’à leur époque Internet n’existait pas. Les mouchoirs en papier non plus mais bon… Des films, il suffit de fermer les yeux pour s’en faire. Oui, mais la différence, c’est peut-être les images qu’on balance aujourd’hui. À leur époque, c’était sûrement moins trash. Aucun type pour répéter des « Tu aimes ça, hein ? Tu aimes ça, hein ? Tu aimes ça, hein? ». C’est pas des mots de poètes. Je dois faire quoi de tout ce qui m’arrive ? Et dans la vraie vie, faire l’amour, c’est comment ? Je crois que j’ai un gros problème d’hormones. Le bas de mon ventre est comme un volcan en suractivité du matin au soir. Il a envie d’exploser en permanence. Les hormones, c’est M. Nicrot, mon prof de sport, qui m’a mis sur la voie. Quand on s’échauffe, il tient à ce que ça dure longtemps. Il n’y a pas de secret. Si on ne veut pas se fouler quelque chose. Au début de l’année, il y en avait toujours un pour lancer une vanne à ce moment-là : « Plus c’est long, plus c’est bon. » Alors qu’il prend ça au sérieux, M. Nicrot, les échauffements. Il a trouvé un truc imparable pour que les gros lourds ne l’ouvrent plus. Il a regardé la classe en disant : « Ça leur passera, c’est les hormones. » L’effet a été miraculeux. Du jour au lendemain, plus personne ne l’a ramenée. Quand on s’échauffe en sport, maintenant, on entend toutes les mouches voler. Finalement, ça m’arrange bien. J’ai un peu moins honte du Mr. Hyde qui prend parfois possession de mon corps. Un peu moins honte de celui qui se précipite sur le portable, ou du même qui a la langue pendante quand la prof de maths met son chemisier blanc. On voit le bout de ses seins pointer à travers. Pas facile tous les jours, quand même. La fête de Julie, c’est ce soir. Je me prépare devant le miroir. Sweat et tee-shirt noirs, jean noir, Docs noires. La tenue du parfait corbeau ténébreux. Celle de Rimbaud, Baudelaire sans doute. Celle des tristes et des révoltés. Celle du Maldoror de Lautréamont. Quand j’arrive chez Julie, ce n’est pas elle qui m’ouvre la porte. C’est Carole, sa grande sœur. Où est passée Julie ? Je l’aperçois bientôt et je pense illico que ma soirée est ruinée. Elle discute avec un type que je n’ai jamais vu. Il est très près d’elle. J’ai envie de tout planter là. J’ai le seum. Mais je me glisse finalement parmi les invités. Tant pis pour Julie. Je me suis sans doute monté la tête. Je me trouve une ou deux connaissances avec lesquelles je peux engager des conversations. Je passe le temps. La plupart des filles ont mis des tenues hyper moulantes. Mais de toute façon, même un pull informe me paraîtrait sexy. Certaines me regardent parfois. Je sens alors Hyde qui frappe à la porte de mon cerveau. Je lutte pour que les figues et les fruits confits des poètes ne disparaissent pas complètement. Je suis un être de désir mais un être civilisé. Et dix minutes plus tard, tout bascule. Carole s’approche de moi. Je me demande ce qu’elle fait là, au milieu d’ados qui ont tous deux ans de moins qu’elle. Elle me sourit. – On s’est déjà vus, non ? J’ai presque le réflexe de regarder derrière moi pour voir si elle ne s’adresse pas à quelqu’un d’autre. Je réponds à sa question par une pauvre vanne. – Oui, il y a un quart d’heure. C’est toi qui m’as ouvert la porte. J’ai la sensation de rêver. Carole est en train de m’allumer. Je pense « C’est quoi ce drôle de plan ? » J’ai peur de tomber de haut et de me payer la honte de ma vie. J’essaie de me rattraper. – Je déconne. Oui, sûrement au lycée. Quand tu viens chercher Julie en voiture. Carole m’impressionne. Même plus que ça. Elle a des jambes à n’en plus finir. Mr. Hyde, couché s’il te plaît, allez ! Apparemment, mon sens de l’humour douteux ne lui déplaît pas. Elle poursuit. – Je t’offre un verre. Je ne sais pas quelle attitude adopter, alors je me laisse faire. J’ai super envie de l’embrasser. Et si elle me propose d’aller plus loin avec elle, je fais quoi ? Puisque j’en crève, parfois, de ce problème d’hormones… En fait, je vais me réveiller et dégringoler à la cave. Plus bas même. Certains copains de Julie ont proposé à la grande sœur de me chauffer comme ça, pour voir. C’est quoi la réaction d’un intello ? Elle va me dire dans cinq minutes : « Mais tu y as vraiment cru ? » Elle va ricaner et je ne saurai plus où me mettre. Carole revient du bar, deux verres dans les mains. Elle m’en tend un. On s’assoit sur le canapé. Je suis pétrifié. En même temps, forcément, j’ai les hormones qui travaillent, le bas du ventre qui commence à bouillir, la sensation que si elle me frôle, je vais exploser. Autour de nous, les autres ne font pas attention. Comme si on avait disparu. Je la sens de plus en plus proche de moi. Sa cuisse touche la mienne. Et là, je n’ai bientôt plus aucun doute. Et je m’en fous d’ailleurs. Elle vient de me prendre la main. Qu’est-ce qui lui plaît chez moi ? Mon costume de corbeau ? Le côté mystérieux que je cultive. Ni Jekyll ni Hyde ne sont plus avec moi. Envolés ces deux-là. Qu’est-ce qui reste ? Juste une vague de désir, forte et irrépressible. Quelque chose que je ne connaissais pas. J’hésite. Je devrais partir je crois. Ma première fois, je ne l’imaginais pas comme ça. En même temps, Carole est contre moi. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je ne pense à rien de chelou. Les images du Net sont loin. Il y a son sourire, ses lèvres rouges, son visage. Elle vient de m’embrasser. J’ai senti ses seins contre ma poitrine. Quelques minutes plus tard, elle me prend par la main et elle m’entraîne loin du salon. Je continue de rêver. Carole m’emmène dans sa chambre. J’ai peur. Je risque d’être pitoyable. Je n’ai jamais vu une fille nue en vrai. On est bientôt rien que tous les deux. Elle a refermé la porte derrière nous. Je n’ai pas le temps de réfléchir. Carole me tourne le dos et se déshabille avant de se glisser dans le lit. – Tu viens ? Elle dit ça naturellement. Je ne l’ai jamais fait. Je ne suis pas prêt. Je ne dis rien parce qu’autrement j’alignerais les banalités et je passerais pour un crétin. Je me retourne et je me déshabille. Je m’approche du lit. Je me sens vraiment débile avec mon truc tout gonflé qui me précède. C’est impossible à cacher, tout le désir que j’ai pour elle. Carole m’attend. Elle ouvre la couette et, l’instant d’après, je suis contre elle. Depuis le début, elle a le contrôle de la situation et je me sens tellement naze que je ne sais pas quoi faire. Mon sexe est dur contre sa jambe. On s’embrasse. Sa bouche a un goût extraordinaire. Le goût d’un fruit qui n’existe pas. Des baisers, j’en ai donné. Mais là, j’ai un corps de femme dans les bras. Une peau qui n’est pas la mienne contre la mienne. Avec ma main, je caresse le bout d’un de ses seins. La pointe se dresse. Je crois qu’elle apprécie. Elle vient de fermer les yeux. J’ai les images du Net qui reviennent polluer ma tête. Là, elle devrait déjà me dire des choses salaces et elle s’apprêterait à me faire une fellation. Oui, mais je suis sûr que ça ne se passera pas comme ça. Carole s’est redressée. Elle a pris un préservatif dans une boîte sur sa table de chevet. Elle me le tend. J’en déduis que c’est le moment. Je déchire la pochette, j’enfile la capote et je le glisse sur elle. Carole me dit : – Pas si vite, s’il te plaît. J’ai envie que tu me caresses. Je crois qu’elle sait, Carole, que c’est ma première fois. Elle prend ma main et la pose entre ses cuisses. Elle me guide pour que je la touche au bon endroit. En haut de son sexe. Ses lèvres sont humides et chaudes. Douces. J’entends son souffle accélérer. Je n’ose pas appuyer. Je tourne un peu maladroitement d’abord puis, sous mes doigts, je sens son clitoris qui grandit. Quelques minutes encore à la caresser et j’entre en elle. J’aimerais qu’on reste des heures comme ça mais je jouis rapidement. Carole ne dit rien. Je suis si bien. Là. Rien d’autre. Peau contre peau. J’aimerais mourir mourir maintenant. Elle me retient longtemps dans ses bras. J’ai fait l’amour. Je n’ai pas honte. La chair n’est pas triste. C’était bon. Je sais que Carole et moi, ça va s’arrêter là. Juste le désir à un moment. Quelque chose d’énorme qui monte. Une grande vague. Nos deux corps pour une seule fois. Carole. Ma première fois. Je me rhabille et je sors bientôt de la chambre. Je suis incapable de lui parler. Je quitte la fête aussi. Je n’ai pas la tête à m’amuser. Je me sens un peu bizarre. J’ai besoin de marcher longtemps dans la nuit. J’ai envie de pleurer presque. J’ai envie de me perdre, de ne plus jamais rentrer à la maison. Juste marcher longtemps dans la nuit.