Corps pays

Il était question, sans doute, de trop de porosité, d’une enveloppe mal fermée, ouverte à tous les vents, d’une frontière mal définie et mouvante. Il était question d’ouvertures et de failles.

Des fluctuations, dans un sens comme dans l’autre. Et au bout de ces chemins-là, certains jours, une fatigue incommensurable, un épuisement. Trop de l’autre en dedans, trop de l’autre en soi, trop de ses membres, organes, fentes, trop de lui tout compressé dedans. La peau soudain étanche, les portes refermées, retenant l’autre. La peau tendue à se rompre. Trop de l’autre. Trop de lui.

Le secret du bonheur ? Filtrer les entrées, être davantage le maître des lieux. Ne pas se faire pénétrer sans son contentement.

Des fluctuations. Dans un sens comme dans l’autre. Trop de soi, bien trop, projeté vers l’autre, avec l’espoir d’un accueil démesuré, total, inconditionnel. L’espoir de se blottir pour souffler un peu.

Mieux maîtriser la frontière et le flux, assurément, oui mais laisser la fleur de peau de côté alors, oublier l’hypersensibilité qui est le moteur global aussi, le nôtre depuis si longtemps ? Devenir maîtrise de soi, savoir où placer les filtres ? Mais alors, terminées l’ivresse, les déflagrations ?

Poursuivre ainsi, sinon. Continuer de laisser entre et sortir, accueillir le plus possible sans pour autant céder à l’envahissement total. Équilibrer les flux peut-être. Juste équilibrer les flux suffirait.

17 juillet 2020

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s