C’est pas loin d’exploser là, bordel cul merde. Après des années où l’on se demandait comment on allait faire pour joindre les deux bouts, après des années de bons et loyaux services finalement, un genre de reconnaissance même, ça marche pas mal en ce moment pour toi Benoît… et là paf merde crotte chiotte, voilà qu’on nous retombe dessus encore cette fois-ci et que là, le seul recours que nous ayons, c’est un genre de mendicité merde crotte. (Comme j’en ai honte… car finalement, comme me disait ma très chère, si on mendie c’est bien qu’on est payés comme des merdes… la première mais aussi la dernière roue du carrosse.) Monsieur le Ministre, par pitié, n’alignez pas nos retraites sur toutes les autres parce que pour nous merde chier, ce sera la fin de tout enfin de notre métier. On pleure encore une fois pourquoi ? Bah facile crotte chier merde c’est que la chaîne du livre bat de l’aile, que le gâteau est toujours le même avec plus de mouches dessus. Et que les mouches, c’est nous. La surproduction toujours, et de pire en pire, parce que ce sont les flux qui rapportent. On en balance des tonnes dans les librairies. Ça vient ça va sans aucun sens crotte saloperie. Personne n’a besoin d’autant de livres mais pas grave, déjà les voilà repartis et clac, crac, ça pilonne. Merde on m’a même parlé de machines qui pilonnaient à l’arrière des salons du livre. Froid dans le dos. Et puisque ça craque de toutes part, on frappe sur le maillon le plus faible qui ne survivra pas. Les avaloirs sont dérisoires, les droits d’auteurs à l’avenant. Va falloir être inventifs bordel de merde chier crotte pour parvenir à réinventer tout ça. Ou alors accepter une fois encore la perfusion, jusqu’à la prochaine baisse de revenus. Les droits d’auteurs sont considérés bordel comme des traitements et salaires mais pour autant, les éditeurs ne sont pas nos employeurs. Alors qui va payer la part qui manque ? La part employeurs des charges, qui va l’acquitter ? Raccourcir la chaîne sera salutaire. Oui mais comment ? Par quel bout commencer ? Qui tape du poing sur la table crotte chier pour qu’on arrête de surproduire, qu’on arrête de nous pousser aussi, nous les auteurs, à surproduire parce qu’on nous donne des miettes et que pour reconstituer un bout de pain entier, faut se lever tôt ? Unissons-nous ! Réinventons-nous ! Confions nos textes à des éditeurs un brin hors-circuit (je connais une Cabane bleue par exemple incroyable de transparence et quel bonheur de naviguer sur ce nouveau bateau), créons des coopératives d’auteurs… Je ne sais mais inventons rapidement des actions d’éclat ou nous disparaîtrons.